Soeur Carine Michel
Communauté de Nancy
Soeur Carine Michel
Communauté de Nancy
Évangile
Matthieu 9, 32-38
Écouter l'ÉvangileEn ce temps-là, voici qu’on présenta à Jésus un possédé qui était sourd-muet. Lorsque le démon eut été expulsé, le sourd-muet se mit à parler. Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! » Mais les pharisiens disaient : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Les guérisons opèrent une révélation qui ne laisse pas indifférents les contemporains de Jésus. Dans cet Évangile, on trouve deux réactions opposées : admiration et rejet.
Le récit de guérison est concentré en deux phrases. L’accent est mis sur les spectateurs et non sur le malade guéri. Ici, ce qui compte, c’est la réaction de ceux qui l’entourent. Les pharisiens ont trouvé une explication : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Pourquoi est-il si difficile pour les pharisiens de croire que Jésus guérit au nom du Dieu de vie ? Tentons diverses hypothèses : il a quitté son village pour aller sur les routes, il n’a ni travail, ni femme, ni enfant, et surtout il ne respecte pas les règles religieuses des pharisiens. En somme, il ne rentre pas bien dans les cases de leur société et cela les perturbe. Ils n’acceptent pas d’être déplacés dans leurs représentations. Mais s’ils ne veulent pas bouger, comment pourront-ils goûter le vin nouveau ? Comment verront-ils le Royaume qui vient ? Leur foi est enfermée dans leurs certitudes, et elle sent le renfermé.
À l’inverse, il y a la foule qui est saisie d’admiration pour Jésus. Ils admirent sa puissance comme ils applaudiraient une performance hors norme. Ils sont touchés non pas dans leur foi, mais plutôt dans leur désir de puissance. Cette foule voudra ensuite s’emparer de Jésus pour le faire roi (Jn 6, 15) afin que sa puissance soit au service de leurs désirs.
Admiration ou rejet : aucune de ces positions n’est juste. Le signe appelle la foi.
Extrait de Matthieu Pas à Pas (2018)
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À vous la parole
5 commentaires
Rédiger un commentaire« Sans flatteries mais sincèrement, il est dans vos réflexions un approfondissement délectable. Une sagesse dont je ne saurais me passer. Je ne cadre peut-être pas à cette hauteur mais combien je me sai... »
Lire la suiteCécile - 13 juillet 2024 - 2:04
« Je suis toujours en admiration pour la qualité de vos programmes sur internet et vous en remercie cordialement.
Lire la suiteVotre travail de prêcheurs, vous l'accomplissez avec créativité et clarté..
:Paix et j... »
Agathe - 09 juillet 2024 - 13:15
« Étrangement, comme cette parole rejoint l'actualité !
Lire la suitePrions pour notre Foi mise rudement à l'épreuve »
CT - 09 juillet 2024 - 10:09
« Bon jour sœur Carine et merci pour ce parallèle " Leur foi est enfermée dans leurs certitudes, et elle sent le renfermé ". Aujourd'hui c'est pareil, nous nous enfermons pour la plupart dans nos certit... »
Lire la suiteMarilou - 09 juillet 2024 - 7:56
« Bonjour,
Lire la suiteMerci pour votre méditation sœur Carine.
Elle est tellement juste !
Elle est tellement contemporaine !
Le pouvoir local qui s’échappe, le dénigrement, le rejet de la différence, la ré... »
Vincent H - 09 juillet 2024 - 5:22