Frère Lionel Gentric
Couvent Saint-Jacques à Paris
Frère Lionel Gentric
Couvent Saint-Jacques à Paris
Évangile
Luc 2, 33-35
Écouter l'ÉvangileEn ce temps-là, lorsqu’ils présentèrent Jésus au Temple, le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
Qui dira la force des mères ? Les mères des victimes, les mères des bourreaux, les mères des larrons, la mère de Jésus. Toutes ces femmes, unies par la douleur à la perte d’un enfant.
J’ai mis du temps à découvrir que beaucoup d’hospitalières, à Lourdes, sont venues un jour pour leur enfant. Et pour trouver en la personne de Marie la Mater dolorosa, la Mère des douleurs. Celles-là ne sont pas toujours les plus bavardes. Elles gardent un secret. Comme une blessure enfouie au plus profond, et qui ne se laisse découvrir qu’avec d’infinies précautions. Elles savent que cette blessure-là n’est pas de celles qui cicatrisent. Le glaive est là, pour toujours. Mais mystérieusement, cette secrète entaille les ouvre aussi, de manière renouvelée, au don d’elles-mêmes, au don de la vie. Toutes ne le savent pas, mais beaucoup le découvrent dans la prière et le service hospitalier. C’est que la pointe du glaive a touché au lieu même où la vie se donne. De certaines blessures jaillit de l’eau. Non seulement le sang. Le sang et l’eau.
En Marie, toutes ces femmes trouvent une sœur, une mère. Marie qui, au dernier jour comme au premier, porte Celui qui porte tout. Dans son ventre et sur ses genoux. À l’heure du Magnificat comme au jour de la croix. Pour elle, miracle : au jour où elle a perdu son enfant, elle s’en est vu confier une multitude. À la parole de Jésus, elle est devenue mère à nouveau. « Voici ton fils » — « Voici ta mère ». Mater Misericordiae, Vita dulcedo et spes nostra, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance.
Extrait de Carême dans la ville (2016)
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À vous la parole
13 commentaires
Rédiger un commentaire« Merci frère Lionel pour cette belle et profonde méditation...O combien vraie! »
Lire la suiteFrançoise - 17 septembre 2023 - 19:56
« Merci frère Lionel,. Vos paroles sont belles et vraies
Lire la suiteNous les vivrons donc un peu plus conscientes, un peu plus désolées de tous les malheurs qui frappent le monde, réconfortées cependant oui devant... »
Godelieve - 15 septembre 2023 - 20:38
« Vierge Sainte , au milieu de vos jours glorieux ,
Lire la suiteN'oubliez pas les tristesses de la terre ..
Jetez un regard de bonté
Sur ceux qui sont dans la souffrance ,
qui luttent contre les difficultés de la... »
Fred - 15 septembre 2023 - 19:20
« Après cette méditation si émouvante, je me sens incapable de faire un commentaire, de peur d'être maladroite et de froisser les mères qui, comme Marie, ont eu l'âme transpercée d'un glaive.
Lire la suiteEn union d... »
Geneviève - 15 septembre 2023 - 15:57
« Je me suis rapprochée de Marie quand ma fille a été gravement malade.J'ai reconnu en elle la mère souffrante.
Lire la suiteMerci pour ce beau dévoilement »
Catherine - 15 septembre 2023 - 12:18
« Tout simplement magnifique, cette image du sang et de l'eau!
Lire la suiteMerci »
Christine - 15 septembre 2023 - 9:48