« Ô éternelle Miséricorde, tu couvres les fautes de tes créatures. Ô Miséricorde qui procède de ta divinité, Père éternel, et qui avec ta puissance gouverne le monde entier ! C’est dans ta miséricorde que nous avons été créés et dans ta miséricorde que le Sang de ton Fils nous a recréés ; ta miséricorde nous conserve ; ta miséricorde donne la vie ; elle distribue la lumière qui fait connaître ta clémence pour toute créature, les justes et les pécheurs. Dans les hauteurs des cieux, ta miséricorde éclate sur tes saints ; si je regarde la terre, ta miséricorde y abonde ; même dans les ténèbres de l’enfer la miséricorde luit encore, car tu n’infliges pas aux damnés toute la peine qu’ils ont méritée. Ta miséricorde adoucit la justice. Par miséricorde ; tu nous as lavés dans le sang ; par miséricorde, tu as voulu vivre avec tes créatures. Ô fou d’amour ! Il ne te suffisait donc pas de t’incarner, qu’encore tu aies voulu mourir ! De quelque côté que je me tourne, je ne trouve que la miséricorde. »
Méditation
Le don de Dieu
Qui est cette femme dont la voix retentit dans l’Italie et l’Europe du XIVe siècle ? Une mystique envahie par un feu dévorant ? Un prophète de la race de Jérémie ou d’Isaïe ? Un maître spirituel entouré de jeunes hommes et femmes ? Une théologienne dialoguant avec les papes, les religieux, même les dominicains ? — Elle était de la famille, elle-même tertiaire dominicaine ! Une femme donnant sa vie pour la vitalité de l’Église ? Une politique conseillant les responsables de l’Église ou de la cité ?
Catherine de Sienne, c’est tout cela, qui peut se résumer dans cette formule appliquée à Jean-Baptiste au temps de Jésus : « une voix qui crie ». Elle crie et reproche à ses interlocuteurs de se taire devant les malheurs, les injustices et les violences de leur temps : « Ah, assez de silence ! »
C’est l’expérience de la miséricorde de Dieu qui la fait crier et… prier. La miséricorde est la marque distinctive de Dieu qui le conduit à se pencher sur toute misère, compatir à toute détresse. C’est cet attachement viscéral qu’il a pour nous, cette joie qu’il éprouve quand nous nous tournons vers lui.
Alors ce dialogue naît, avec l’appel de Dieu, « N’abaisse pas ta voix ! Crie, crie vers moi pour que je fasse miséricorde au monde ! » ; et la réponse de Catherine : « Je ne sortirai point de ta présence que je ne te voie faire miséricorde » […] « Que me servirait à moi d’avoir la vie si ton peuple restait dans la mort ? »
« Si tu savais le don de Dieu ! » Soyons plus profondément habités par ce désir d’accueillir la miséricorde de Dieu, d’en témoigner et de nous mettre à son service. C’est la clef de notre dialogue avec Dieu.
À vous la parole
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