« J’ai donné beaucoup à l’homme, parce que je suis riche et que je le pouvais faire ; et je le puis toujours, car ma richesse est infinie. Tout a été fait par moi, et sans moi rien ne peut être. Et donc l’homme veut-il la beauté, je suis la beauté ; veut-il la bonté, je suis la bonté, car je suis bon souverainement ; je suis la sagesse, je suis doux, je suis juste, je suis miséricordieux. Je suis généreux et non pas avare ; je suis celui qui donne à qui lui demande ; j’ouvre à celui qui frappe ; je réponds à qui m’appelle. Je ne suis pas ingrat, je reconnais mes serviteurs et j’aime à récompenser ceux qui se dépensent pour moi, pour l’honneur et la gloire de mon nom. Je suis joyeux et je conserve en constante allégresse l’âme qui s’est revêtue de ma volonté. Je suis cette grande providence, qui jamais ne fait défaut à mes serviteurs qui espèrent en elle, soit pour leur âme, soit pour leur corps. »
Méditation
Dieu pourvoit
Dans « le » livre de Catherine de Sienne, Le Dialogue, vingt-cinq chapitres (110 à 134) dressent le tableau terrifiant des maux dont souffrait l’Église à cause de ses ministres. Il est assez remarquable de constater que ces chapitres ne proposent aucun programme de réforme. Ils se contentent de mettre face à face la dignité des ministres et la déchéance de certains. C’est ailleurs dans de nombreuses pages de sa correspondance que retentit l’appel de Catherine à une authentique réforme de l’Église…
Ces vingt-cinq chapitres terribles sont suivis de dix-huit chapitres (135 à 153) sur la Providence divine. Dieu explique qu’il n’a cessé et qu’il ne cessera pas de pourvoir aux besoins de son peuple et de son Église. Il s’adresse à Catherine en lui disant : « Et moi ! Ne suis-je pas toujours le même Dieu que j’étais alors ? » Alors vous ? Qu’en est-il ?
Et nous, sur quoi appuyons-nous notre espérance ? Est-ce sur ce que nous allons enfin réussir en Église pour la réformer ? Ou bien est-ce sur cette certitude que tout est déjà à portée de nos mains, qu’il suffit de les ouvrir pour recevoir et de les garder ouvertes pour partager ?
« Dieu nous a créés, Dieu nous aime et Dieu nous garde », disait la contemporaine anglaise de Catherine de Sienne, la recluse Julienne de Norwich.
Dieu a pourvu, Dieu pourvoit, Dieu pourvoira… Sa présence réelle parmi et avec nous est notre assurance et notre paix.
À vous la parole
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