« Je vous prie, Nicolas, pour cet amour ineffable par lequel Dieu vous a créé et racheté si doucement, appliquez-vous autant que vous le pourrez à rétablir la paix et l’union, afin de ne pas courir à votre perte, vous et toute la Toscane, car ce n’est pas sans motif que Dieu vous a placé dans l’état où vous êtes. Je ne crois pas que la guerre soit une si douce chose, qu’il nous faille la rechercher alors que nous pouvons l’éviter. Est-il rien de plus de plus doux que la paix ? Non, assurément. C’est ce doux héritage que Jésus-Christ a laissé à ses disciples. Il a dit : « Ce n’est pas en faisant des miracles, en connaissant les choses futures et me montrant votre sainteté par des actes extérieurs, qu’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples, c’est en étant unis par la charité, la paix et l’amour. » Je veux donc que vous fassiez l’office des anges qui s’ingénient à nous réconcilier avec Dieu. Faites tout ce que vous pourrez ; et n’ayez cure de plaire ou de déplaire ; n’aspirez qu’à l’honneur de Dieu et à votre salut. »
Méditation
Engagé dans les réalités sociales
Catherine de Sienne s’est intéressée aux questions politiques et sociales, elle a été actrice et inspiratrice de ce qui touche le gouvernement de l’Église et de la cité. De manière étonnante pour une femme à son époque, on trouve dans ses écrits une doctrine sociale et politique assez réfléchie et élaborée. Elle est fondée sur les principes suivants : l’extrême dignité de chaque être humain qui doit être respecté dans sa liberté ; l’égalité foncière de tous les hommes ; la solidarité qui unit les hommes, comme un donné et une tâche ; l’importance du bien commun à servir coûte que coûte ; l’exercice de la justice comme premier devoir de ceux qui gouvernent ; la nécessité pour ceux qui régissent la cité de rendre des comptes et de « passer la main »…
Sa spiritualité, si haute et si profonde soit-elle, présente des aspects concrets et exige des engagements véritables des disciples du Christ dans le monde : ouvrez l’œil de votre intelligence, répète-t-elle, exercez votre jugement et debout, en avant, au travail ! Elle a beaucoup insisté sur « la sainte vertu de la discrétion » qui permet à l’amour de ne pas en rester aux sentiments, aux préjugés, aux vœux pieux ou aux approximations, mais qui, pour être bienfaisant et fécond, doit s’ajuster aux personnes et aux situations.
Sommes-nous assez conscients que, comme baptisés, nous devons, peut-être plus que d’autres et au nom de notre foi en Jésus-Christ, devenir citoyens actifs de ce monde, membres de l’Église engagés, concernés par les fragilités et par les transformations nécessaires ? Quels sont nos moyens et nos talents pour agir maintenant dans les affaires du monde ?
À vous la parole
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