« Ô obéissance qui navigues sans fatigue et qui, sans périls, arrives au port du salut ! Tu prends passage sur la barque de la très sainte croix. Tu es droite et sans aucun détour. Tu es une aurore qui annonce la lumière du divin amour. Tu es un soleil qui réchauffe, parce que tu n’es pas sans la chaleur de la charité. C’est toi qui fais germer la terre. Tu es toute joyeuse parce que tu n’as pas le visage troublé par l’impatience. Tu es grande, avec une longue persévérance : si grande que tu relies le ciel et la terre, parce que, avec elle s’ouvre le ciel. Tu es une pierre précieuse, cachée et non connue, piétinée par le monde, car tu t’abaisses toi-même et tu te soumets aux autres créatures. Si grande est ta puissance qu’il n’est personne qui puisse te commander, parce que tu es sortie de la servitude de la sensualité qui t’enlevait ta dignité. En tuant cet ennemi par le mépris de ta volonté propre, tu as reconquis ta liberté. »
Méditation
La source de l’espérance
Le Dialogue de Catherine de Sienne se termine par douze chapitres qui constituent le Traité de l’obéissance et suivent le Traité de la Providence dont nous avons parlé. L’obéissance, c’est la « clef » de notre vie chrétienne. À la fin du livre, Dieu dit à Catherine : « Maintenant, moi, Père éternel, je termine en t’affirmant que, dans l’obéissance du Verbe, mon Fils unique, vous avez la vie. Et comme tous, par le premier vieil homme, vous avez contracté la mort, ainsi, tous, en portant la clef de l’obéissance, vous avez contracté la vie par l’homme nouveau, le Christ doux Jésus… En passant par cette douce et droite voie, avec la clef de l’obéissance, vous passez par les ténèbres du monde, et ces ténèbres ne vous offensent pas. Avec la clef du Verbe, vous ouvrez le ciel ! »
Cette clef de l’obéissance nous est remise au baptême. En promettant d’obéir, de dire « oui » à Dieu, au bien, à la vie et « non » à Satan, au mal et à la mort, chacun reçoit cette clef, en particulier, pour son propre usage… mais c’est la même clef que celle du Christ. Chacun, nous le savons, est un « autre christ », libre et responsable, semblable au Christ et différent. Ainsi donc nous faut-il « porter la clef en main… aller et non nous asseoir ! »
« Lie, lie cette clef avec la ficelle du renoncement à toi-même et au monde, attache-la à mon bon plaisir à moi, ton créateur, fais-en une ceinture pour te ceindre, afin que tu ne la perdes pas ! »
L’obéissance chrétienne n’est pas la soumission servile aux ordres d’un Dieu lointain et autoritaire. Elle est l’écoute amicale et attentive de ce que murmure notre Dieu qui s’est approché, nous a écoutés, nous a entendus… « Écoute Israël, le Seigneur ton Dieu est l’Unique, tu l’aimeras… » Elle est une communion de désir, de volonté. Elle est la qualité fondamentale de la foi. Ornée d’humilité et de patience, elle porte des fruits de paix et de joie dans l’adversité. Elle est source de bien et de vie pour le prochain. Elle manifeste la dignité et la liberté de l’homme voulu par Dieu.
Chers amis, prenons cette clef et apprenons la vraie, la douce obéissance, ainsi nous resterons toujours unis au Christ.
À vous la parole
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