Paraboles

Bonjour, je suis le frère Paul Adrien d'Hardemare et vous écoutez le podcast « La Bible en continu » dans lequel nous découvrons l'intégralité de la Bible, en 1 an. La traduction utilisée est la Bible de la liturgie. Avec mes frères dominicains de Prier dans la ville, de l’Amour vaincra et de l’École biblique de Jérusalem, je vous propose chaque semaine d'entendre un morceau de l'Ancien Testament, un psaume et un morceau du Nouveau Testament en lecture continue. J’introduis chacun de ces textes pour que vous en goûtiez la saveur et en tiriez bénéfice pour votre foi.

Épisode numéro 20. 

Nous commençons par nous mettre en présence de Dieu avec le psaume 135. Ce psaume exprime une reconnaissance profonde envers Dieu. Sous forme de litanie, il rappelle ses merveilles et sa bienveillance constante dans l'histoire. C'est un appel à louer le Seigneur pour sa bonté infinie et sa fidélité qui demeure à jamais. 

Nous continuons notre cycle de Joseph qui, maintenant, s'achemine tranquillement vers sa fin. Nous retrouvons notre histoire qui se déroule pendant une période de famine et l'on voit comment Joseph, en tant que gouverneur, met en place un système qui va aboutir à la réduction en esclavage du peuple égyptien, pour glorifier le Pharaon. Il est important de souligner que la Bible ne glorifie pas l'esclavage comme si c'était une pratique acceptable ou même désirée par Dieu. L'esclavage est ici présenté comme une réalité de l'époque, suite à des décisions politiques, des conséquences des décisions prises par Joseph. Mais l'absence de mention directe de la volonté de Dieu concernant l'esclavage peut être ici interprétée comme une omission intentionnelle. Il y a là une critique sous-jacente de l'esclavage. L'apparition de l'esclavage dans ce passage peut être considérée comme une première ombre sur le tableau qui préfigure les difficultés et les souffrances à venir que le peuple juif connaîtra ultérieurement et que nous découvrirons dans le livre de l'Exode. 

Sur le plan spirituel, ce passage met en évidence l'importance de la bénédiction et de la continuité de la foi : Jacob, sur son lit de mort, transmet sa bénédiction aux fils de Joseph, Manassé et Ephraïm, qui sont nés en Égypte, ce qui est une manière pour Jacob d'assumer l'histoire juive, qui passe maintenant par l'Égypte. La bénédiction revêt une signification spirituelle profonde. Elle symbolise la transmission de l'autorité, de l'héritage spirituel, des bénédictions aux générations suivantes. La décision délibérée de Jacob d'inverser l'ordre traditionnel de bénédictions, favorisant Ephraïm plutôt que Manassé, reflète ici la volonté de Dieu de privilégier les plus faibles, les seconds et de réaliser ses desseins par des voies différentes de celles que nous aurions attendues, si nous n'avions que fait que suivre les normes humaines. 

On y voit aussi des éléments de similitude entre la bénédiction d'Isaac et la bénédiction de Jacob : Isaac, comme Jacob, au moment de donner leur bénédiction, sont aveugles et les deux inversent l’ordre traditionnel mais pour Jacob, cette inversion est consciente. Le fait qu'il ne voie plus ici, qu'il soit aveugle, devient maintenant le symbole d'une clairvoyance spirituelle. La sagesse et la perception spirituelle ne dépendent pas uniquement de nos capacités physiques mais plutôt de notre relation à Dieu et de notre parcours personnel. Jacob, qui avait vécu une vie tumultueuse et marquée par des erreurs et des épreuves, a acquis une sagesse profonde au fil des ans et il sait ce qu'il fait lorsqu'il inverse intentionnellement, l'ordre de bénédictions entre Manassé et Ephraïm. 

Nous retrouvons maintenant l'évangile selon saint Matthieu et nous continuons notre section consacrée aux paraboles. Nous avons ici six paraboles qui seront énumérées. Il est intéressant de noter que, au total, nous aurons donc sept paraboles si l'on inclut la parabole du semeur que nous avons déjà entendue. Le chiffre 7 est souvent associé à la perfection et à la plénitude dans la Bible, ce qui souligne qu’avec ces sept paraboles, Jésus a tout dit. 

En examinant la structure de ce chapitre, vous découvrirez un schéma concentrique remarquable. Ce passage commence par une parabole longue, puis deux paraboles plus courtes, puis un interlude explicatif. Ensuite, nous avons à nouveau deux paraboles plus courtes, ensuite pour finir, une parabole longue qui reprend d'ailleurs la première longue parabole que vous entendrez. Cette structure concentrique démontre une intentionnalité et une organisation soigneuse de la part de l'auteur, ce qui renforce l'idée que chaque parabole est minutieusement placée pour compléter et approfondir la signification des autres. En effet, ces six paraboles reprennent et explicitent la parabole du semeur d'une manière unique. Chacune de ces paraboles déplace le sens de la parabole originale vers de nouveaux horizons.

Par exemple, la parabole de l'ivraie met l'accent sur l'origine du mal et les conséquences de la présence du mal dans le monde. Les paraboles du grain de moutarde et du levain mettent en évidence le mystère de la croissance et de la mort de la graine, soulignant ainsi le processus de transformation et de développement spirituel. La parabole du trésor et de la perle, elles, mettent en avant la beauté de ce qui est caché, symbolisant la valeur inestimable du Royaume de Dieu et l'importance de le rechercher avec ardeur. Enfin, la parabole du filet souligne le jugement à venir, évoquant la séparation des justes et des méchants à la fin des temps. Chaque parabole ajoute donc une dimension supplémentaire à notre compréhension de la parabole initiale du semeur, créant ainsi une toile complexe d'enseignements spirituels. 

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de « La Bible en continu », notre rendez-vous hebdomadaire et intégral avec la Parole de Dieu.

Si ce podcast vous a plu, soyez prophète. Partagez-le à vos amis qui n'osent pas ouvrir la Bible. Que cette parole entendue grandisse en vous et porte son fruit.

Textes liturgiques © AELF, Paris