Frère Jean Pierre Brice Olivier
Couvent de l'Annonciation à Paris
Frère Jean Pierre Brice Olivier
Couvent de l'Annonciation à Paris
Évangile
Matthieu 20, 1-16
Écouter l'ÉvangileEn ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.” Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.” Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !” Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
L’ouvrier, celui qui œuvre à la vigne, n’est pas embauché au regard de ses compétences ou de ses diplômes. Le travail est assez simple pour que tout le monde puisse collaborer suivant qui il est, et le nombre d’heures travaillées n’a pas d’importance. Étonnant patron qui ne sélectionne pas ses employés, les rétribue tous de la même somme, sans tenir compte du temps passé à le servir, et qui, en plus, déclare donner ce qui est juste. La pièce d’argent n’est donc pas un salaire. Ce qui est donné par le maître de la vigne — le Seigneur — est d’un autre ordre : sans doute le don de la vie. Nous ne sommes donc pas dans un contrat contraignant et un calcul serré, mais, à l’opposé : dans le vivant débordant et surabondant. S’il apparaît identique pour tout le monde, le denier est en réalité parfaitement personnalisé et dépendant de celui qui le reçoit. Alors à chacun de se déterminer face à cette gratification. Vous pouvez réagir comme les râleurs de la parabole et exiger avec colère et jalousie de recevoir ce qui vous revient à cause de votre labeur, ce à quoi vous estimez avoir droit parce que vous avez obéi aux commandements toute votre vie, et revendiquer le ciel… Ou bien, nous pouvons préférer recevoir les libéralités prodigues de la miséricorde en abondance.
La question n’est donc pas d’être de la première ou de la dernière heure, mais d’être. D’être dans l’heure présente. C'est ainsi que les derniers seront premiers et les premiers derniers.
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À vous la parole
12 commentaires
Rédiger un commentaire« Le seigneur nous donne une anecdote. Pour cela il s'en tient aux valeurs divines : le royaume des cieux ; le maitre, l'ordre du jour (matin, soir), les ouvriers, la vigne que l'on pourrait associer a... »
Lire la suiteLONGCHAMPS - 21 août 2024 - 18:20
« Le plus cordial merci Frère pour cette suave méditation,
Lire la suiteEnfin vous me faites comprendre cette parabole que j'avais toujours eu de de la difficulté à comprendre. Cependant je me consolais un peu en ... »
edith carrier - 21 août 2024 - 16:42
« Merci, Frère Jean Pierre pour cette méditation : soyons attentif à la grâce qui se manifeste, ici et maintenant !
Lire la suiteEn effet, la parabole des ouvriers de la vigne, comme souvent dans l'Évangile, bouscu... »
Voyageur Spirituel - 21 août 2024 - 12:19
« Belle méditation, sur cette parabole qui me fait sourire comme d'autres. Notre réaction devant ce qui peut être ressenti comme injuste peut manifester notre naïveté de nous croire les ouvriers de la p... »
Lire la suiteBrigitte - 21 août 2024 - 11:28
« Merci frère Jean-Pierre pour votre méditation.
Lire la suiteCette parabole je la trouve merveilleuse Elle montre l'amour infini et inconditionnel de Dieu pour chacun, chacune, quelque soit son parcours, ses manqu... »
Geneviève - 21 août 2024 - 10:42
« Un travail manuel est toujours éprouvant , et toute peine mérite salaire mais il n’est pas question de cela dans cette parabole .Je suppose qu’il est question de la vie éternelle .
Lire la suiteElle n’est pas mesu... »
Franca - 21 août 2024 - 9:22