« J’ai désiré d’un grand désir faire la pâque avec vous avant de mourir. Cette pâque que je voudrais faire, c’est de vous voir à la table de l’Agneau sans tache, qui est à la fois, la nourriture, la table et le serviteur. C’est sur cette table que sont les fruits des vraies et solides vertus. Toute autre table est sans fruits ; mais celle-ci offre un fruit parfait, car il donne la vie. La table où nous trouverons ce vin c’est le côté ouvert du Fils de Dieu. C’est son sang qui réchauffe, qui détruit toute faiblesse ; il rend claire la voix de celui qui en boit, il réjouit l’âme et le cœur, car ce sang a été répandu avec le feu de la divine charité. Nous qui mangeons à cette table, devenons semblables à cette nourriture et faisons de même, non pour notre utilité, mais pour l’honneur de Dieu et le salut du prochain. »
Méditation
Faim et soif du salut
Au cœur de la contemplation de Catherine de Sienne, il y le Christ crucifié, ses bras étendus, son cœur transpercé. C’est le livre ouvert. « L’âme qui demeure devant le soleil, objet de sa contemplation, le Christ crucifié, connaît Dieu et l’homme. » Le cri du Christ sur la croix : « j’ai soif », dont la force assure notre résurrection est notre entrée dans la vie, est un cri de joie : « tout est accompli ! » Le salut est offert : la victoire de la vie sur la mort.
Tout est accompli… mais il reste à faire ! Car si Dieu nous a créés sans nous, il ne nous sauvera pas sans nous. C’est pourquoi Catherine répète souvent cette tendre déclaration du Seigneur Jésus à la veille de sa passion : « J’ai désiré d’un grand désir faire cette pâque avec vous avant de mourir. » Elle pense que tout chrétien doit être habité par cette même soif qui habitait le Christ : le désir, avec ses frères, de passer de la mort à la vie.
C’est à la messe que nous célébrons ce désir. La croix du Christ est aussi la table eucharistique dressée par le Père, où le Fils est la nourriture et où l’Esprit nous sert. Sur cette table, nous nous nourrissons de la faim et de la soif de Jésus pour le salut du monde et nous en vivons. Plus nous en mangeons et buvons, plus nous voulons en manger et en boire.
« Nous qui mangeons à cette table, devenons semblables à cette nourriture. »
L’Eucharistie n’est donc pas une dévotion privée. À la messe, en communauté chrétienne, nous nous unissons au Christ pour vivre et agir de plus en plus à sa manière… en désirant d’un grand désir passer et faire passer les autres des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie. Réveillons en nous ce désir, cette conscience de la communion avec Dieu et avec nos frères, ce désir partagé comme le pain.
À vous la parole
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